Réservoirs à savoir

L'art de la sculpture du mouvement. De mère Américaine, Jane Laoust, danseuse étoile chez Roland Petit, descendant d’une famille de sculpteurs depuis trois générations, Hannah Laoust a baigné dans le milieu de la danse et de la sculpture depuis toujours. Elle-même danseuse classique, c'est tout naturellement qu'elle décide de s'adonner au travail du bronze en reliant ses deux passions : travailler la matière en sculptant la femme en mouvement, la femme qui danse. Elle expose depuis 1988 en France et à l’étranger autour de ses thèmes favoris que sont les études de mouvements et les études d’expression. Lauréate « Défi-jeunes » en 1991, elle crée sa propre marque de « sculpture utilitaire » en 1992 (Hannah ligne Déco), déclinant ses sculptures en bijoux, fontaines, luminaires, sculpture d’escalier… Elle exécute ses bronzes de A à Z dans l’atelier familial de la région parisienne (hors fonte brute), et sous des formats divers, permettant de proposer des créations accessibles à tous. Ses créations sont aériennes, délicates et témoignent d'un élan intérieur où la forme, figée dans le bronze, invite à la contemplation.

Depuis le confinement et pour des raisons personnelles, Hannah Laoust s'est mise un peu en retrait. On peut toutefois la retrouver sur le marché des artistes à Montparnasse, place Edgard Quinet, où ses créations sont exposées et vendues en direct au public. Votre regard se perd parmi toutes ces femmes qui dansent, se posent, méditent, et sont autant d'invitation à se poser dans l'instant présent tout en regardant vers le haut. Un enchantement pour les sens où la variété des formats proposés, du simple bijou à des formes plus imposantes, permet de rendre ses créations accessibles à tous.

L'art du raku. Artiste franco-chinoise, diplômée de l'école des beaux-arts de Versailles, membre de l’Association de la Maison des Artistes en tant qu'artiste professionnelle française, Changzheng Zhu est plongée dans l'art depuis toujours, maniant avec autant de dextérité et de talent l'art de la sculpture que celui de la peinture. Maintes fois récompensée en France, fréquemment invitée à organiser des expositions personnelles dans des salons ou des galeries, bénéficiaires de nombreux prix, ses œuvres furent très vite remarquées. Mêlant diverses techniques issues de ses deux cultures, elles ne peuvent en effet laisser indifférent. Notre regard est immédiatement attiré par la volupté, la mélancolie, les formes, les regards des femmes qui constituent le cœur de ses inspirations et de ses créations, ainsi que par les techniques utilisées et mises en avant dans la plupart de ses œuvres : le raku, cette technique de cuisson où les sculptures, subissant un choc thermique à la sortie du four, se recouvrent notamment de fines craquelures. Ce rendu spécifique se retrouve également dans certain de ses tableaux, conduisant à produire et présenter des objets uniques et singuliers, et des peintures tout à fait originales.

Changzheng Zhu fut rencontrée sur le marché de l'art qui a lieu (tous ?)les dimanches au sein du quartier Edgard Quinet, à Paris. Parmi la variété des artistes présents, c'est sur son stand que nous nous arrêtâmes en premier. Il faut dire que c'est une artiste très sympathique et chaleureuse, qui vous parle spontanément de son art, des techniques, des procédés utilisés, ce qui est tout à fait passionnant. Son parcours et son histoire révèlent un itinéraire riche et inspiré où la simplicité n'exclue pas la technicité. Histoire de repartir avec un petit quelque chose de chez elle qui reflète son œuvre, c'est sur cette petite coccinelle fabriquée selon la technique du raku que notre choix s'est porté. Un porte-bonheur qui fera office de presse-papier fort élégant, en attendant pourquoi pas un tableau un jour.

L'art de la sculpture : le bronze à la cire perdue. C'est un art tout en délicatesse et tendresse que nous offre Sophie Barut. Il émane de ses sculptures une invitation à la contemplation et à l'émerveillement devant les petites choses de chaque instant qui rappellent la fragilité de la vie et l'impérieuse nécessité de sans saisir. Architecte d'intérieur pendant 18 ans, passionnée de sculpture et de modelage depuis toujours, c'est en 2018 que s'opère le grand tournant : depuis son atelier à Caluires dans le Rhône, Sophie Barut se consacre désormais pleinement à sa passion. Le bronze devient sa matière de prédilection : à partir de ses œuvres originales en argile, elle travaille en partenariat avec un fondeur qui réalise les moules et les tirages bronze, selon la technique de la cire perdue, procédé long qui n'a d'ailleurs pratiquement pas changé depuis Rodin. Son parcours de vie atypique (son mari a eu un traumatisme crânien 8 mois après son mariage) n'est pas étranger aux thèmes récurrents rencontrés dans son œuvre : l'enfance, l'équilibre délicat de la vie, l'amitié, l'amour, la petite voie intérieure, l'ode à la vie.

J'ai connu l'artiste avant la femme si je puis dire, ayant lu tout récemment son livre témoignage sur sa vie de couple et de famille, confrontée au handicap de son mari. Un livre bouleversant qui m'a rendu encore plus chère cette petite sculpture acquise il y a déjà quelques années, grâce aux deniers d'une prime durement méritée. Quelle fierté lorsqu'elle est arrivée. Je lui ai même donné un prénom : Héloïse. Elle est toute petite, a une présence discrète mais tout est dans cette discrétion : elle est là et bien là, avec une densité palpable pour qui sait la contempler.

L'art de la fabrication d'aquarelles artisanales. Dans son atelier en pleine verdure de la région parisienne, Isabelle fait perdurer ce métier absolument fabuleux de créateur d'aquarelles selon les techniques du savoir-faire traditionnel. Des pigments minéraux ou organiques, de la gomme arabique, un liant maison au miel artisanal, des tours de molette, du temps de séchage en couches successives dans les godets, et voici que sortent ces magnifiques aquarelles aux couleurs incomparables que vous pouvez admirer sur les photos ci-dessous. Une merveilleuse alchimie, fruit de la patience et de la passion, qui ne peut s'opérer qu'en petites quantités, à son échelle, afin de respecter toutes les étapes de fabrication. Les amoureux d'aquarelles, professionnels ou en herbe, ne pourront que s'émerveiller devant la qualité des pigments, des couleurs exceptionnelles, qui font de ces produits de véritable petits bijoux de savoir-faire et d'excellence.

Outre le savoir-faire artisanal qui n'a pas manqué de nous séduire de prime abord, il faut reconnaître que ces sets de couleurs regroupés par thème sont divins. Dans leur petite boîte en métal, les aquarelles ont un côté délicat, élégant. Chaque set un nom inspiré, "Sublimes écorces, Laponie, Héliopolis", et chaque godet également, ce qui invite immédiatement à la rêverie et à la poésie. Petits, ces sets se transportent partout aisément, et même sans être un grand artiste en la matière, les posséder c'est déjà imaginer en être. Amis de la cosmétique, nous voudrions retrouver ces mêmes couleurs dans les boîtes de maquillage.

L'art de la terre cuite patinée. Dans son atelier à Sèvres entouré de verdure, voici plus de quinze ans que Guénolée a commencé à plonger ses mains dans l'argile, ce matériau qui après cuisson devient "terre cuite". Cette découverte sera pour elle une véritable révélation et le début d'une grande aventure personnelle et créatrice. Une formation auprès d'un sculpteur de la Manufacture de Sèvres et une autre à l'Ecole Boulle pour apprendre à patiner les terres cuites, lui donnent l'élan pour créer ses propres œuvres. Toutes ses pièces sont réalisées à la main puis cuites à 1000 degrés dans son four à céramique avant d'être patinées à la couleur choisie, la patine consistant à lui donner sa finition, son aspect définitif. Tout sort de ses mains, ce qui donne à chaque pièce une caractère unique et authentique, qui peut même être personnalisé sur demande.

J'ai rencontré les oeuvres de Guénolée Courcoux il y a déjà une dizaine d'années et tout de suite, j'ai adoré la simplicité de ses personnages et le charme qui s'en dégageait. Ma première acquisition fut cette femme assise patinée en noir, puis la jeune fille rêveuse dédicacée pour ma fille et l'ange dédicacé pour mon fils, alors qu'ils étaient encore tout petits. C'est donc un très grand bonheur pour moi que de pouvoir sur ce site rendre hommage à cette artiste qui nous accompagne depuis longtemps. A noter : la femme assise est un modèle aujourd'hui proposé et vendu en exclusivité par Sézane dans le cadre d'un partenariat avec cette marque.

L'art de la dominoterie. La dominoterie est la conception et la fabrication de papier peint imprimé, appelé aussi « papier dominoté » ou « domino ». Merveilleux héritage des arts décoratifs du XVIIe et XVIIIe siècle, ces feuilles de papier d’environ 32×42 cm, décorées de petits motifs répétitifs, étaient principalement utilisées pour la couverture de livres en attente de reliure ou pour relier les livres brochés. Elles servaient également pour garnir des boîtes et des coffrets ou à la décoration murale de pièces de dimension réduite comme les corridors ou les alcôves. La beauté de ces papiers était tout d’abord due à l’utilisation de papiers vergés pur chiffon fabriqués à la main. Les contours des motifs étaient imprimés directement sur le papier brut grâce à une planche de bois gravée, puis colorisés aux pochoirs ou peints à la main. Ces papiers décorés ont progressivement disparu à la fin du XVIIIe siècle avec l’invention du papier continu (rouleau) par le français Louis-Nicolas Robert, qui favorisa le développement du papier peint au XIXe siècle. Créée en 2012 par deux restaurateurs du patrimoine spécialistes du papier peint, l’entreprise A Paris chez Antoinette Poisson, (nom donné en hommage à la Marquise de Pompadour, née Jeanne-Antoinette Poussin, grande amatrice des arts et notamment de papiers peints), s’est installée au cœur de l’ancien quartier artisanal de Paris, rue Saint Sabin.

Voilà déjà quelques années que A Paris chez Antoinette Poisson a intégré notre art de vivre. Pour des questions de coût, je n'ai pas encore eu le plaisir de m'offrir un mur entier tapissé de ces merveilleux papiers dominotés. En revanche, il est possible de se procurer les dominos à la feuille et de les encadrer. Antoinette Poisson propose aussi, un peu comme autrefois, des objets manufacturés : boites recouvertes de papier, enveloppes, carnets, tissus, coussins … une façon de disposer de quelques objets plus accessibles et de vivre dans cet esprit très XVIIIème au charme intemporel.